Marie Jacq
Maire et Député
Le 27 juin 2014, un dernier hommage a été rendu, à Henvic, dans la salle de sport qui porte son nom, à Marie Jacq, décédée deux jours plus tôt.
Née à Henvic le 28 juillet 1919, elle est la fille d’un marin de commerce et d’une gérante de laiterie. Elle épouse Marcel Jacq, et ensemble, ils créent une entreprise de bâtiment à Henvic. Elle seconde son mari comme cadre administrative et commerciale. Mère de deux enfants, Monique et Yvan, Marie Jacq perd son mari en 1976, et se consacre à sa vie politique.
« C’est plus qu’un monument, c’est une grande dame qui s’en va, c’était notre mère », confiait aux journalistes, Marylise Lebranchu, à propos du décès de cette femme engagée en politique, dont elle fut l’assistante parlementaire durant de nombreuses années.
Visite de chantier lors de la construction du nouveau Pont de la Corde
Marie Jacq adhère aux idées socialistes dès l’âge de 16 ans. Elle est élue maire de Henvic pour la première fois en 1965, et elle le restera jusqu’en 1989. Elle sera également élue député de la circonscription de Morlaix de 1978 à 1993. Tenace et combative, elle a, au début des années 80, contribué au sauvetage de Brit’ Air et de Brittany Ferries. Première femme vice-présidente de l’Assemblée Nationale (1981-1982), l’élue finistérienne fut à l’origine de la première loi des conjoints collaborateurs. Celle-ci était essentiellement destinée au statut des femmes d’artisans et de commerçants. Grande militante de la cause des femmes, elle a oeuvré tout au long de sa vie pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Cérémonie d’inauguration de Ker an Oll
Marie Jacq a fortement marqué ses contemporains par sa forte personnalité. Femme de caractère, elle avait refusé l’invitation faite par François Mitterrand d’intégrer le gouvernement dans les années 80. « Ma mère était une rocardienne et Mitterrand et Rocard n’étaient pas amis », se souvient le fils de Marie Jacq. « Ce qu’elle aimait, c’était aider les gens ».
« Disciple de Tanguy Prigent, l’ancien ministre de l’Agriculture, ajoute Marylise Lebranchu, elle disait qu’elle avait autre chose à faire que d’être elle-même ministre. Elle a préféré rester député, car elle se sentait plus utile dans cette fonction.
Jusqu’à un grand âge, Mme Jacq a gardé une grande lucidité. Mais en 2012, elle quitte sa demeure du Pont de la Corde, à Henvic, pour rejoindre la maison de retraite de Kerlizou, à Carantec, qu’elle avait contribué à faire construire, et elle y passe les deux dernières années de sa vie.
Lors des obsèques, conformément à ses dernières volontés, la chorale henvicoise « Mélodissimo » a interprété plusieurs chants. Bernard Poignant a lu un message de la part de François Hollande. « Tout le monde l’appelait Marie. C’était une grande dame de la République. J’ai eu la chance de siéger à côté d’elle à l’Assemblée nationale. C’était une femme d’engagement et de courage », a-t-il souligné, au nom du Président de la République.