Faits divers et petites histoires

Ces faits divers sont extraits d’articles de presse anciens

Un tableau de Yann D’Argent

Un prix de vertu à Mme Guichoux

Les loups à Henvic

La minoterie du Band incendiée

Les naufrages et évènements de mer à Henvic

Le prix Cognacq Jay au facteur de Henvic

Faits divers à la Belle Epoque

 


Un tableau de Yann D’Argent ??

Qu’est devenue cette peinture?

On passe souvent à côté des choses sans les voir. C’est ainsi que dans les années 1990, dans un coin de l’égIise, un tableau avait été posé à même le sol, dans un piteux état, en attendant des jours meilleurs. Ce tableau, de 1.50m de haut, sur un mètre de large, représentait un Christ en Croix, couronné d’épines, d’une très belle expression. Au pied de la croix, à gauche, on pouvait distinguer un palais, et à droite, des arbres. La teinte générale de l’ensemble était assez sombre, dans les tons bleus et ocres. Au-dessus de la croix, on pouvait lire cette inscription: « Mon seul amour m’a mis en croix, de sorte que tu me vois, mortel, si tu me veuls paier, l’amour est d’amour le loier ».

Cette peinture a séjourné fort longtemps dans la sacristie, mais se trouvait déjà avant la construction de l’église actuelle, dans l’ancienne église. Mme Jeanne Nicolas Saout, qui était la personne connaissant le mieux le patrimoine architecturale et historique de la commune, possédait un document, selon lequel ce tableau aurait pu être une oeuvre de Yann D’Argent, un peintre originaire de St Servais, qui connut dans la seconde moitié du 19ème siècle, un succès national par ses illustrations, ses peintures et ses vitraux.

En mai 1991, Mme Isabelle Gargadennec, conservateur des objets d’art et des monuments du Finistère, avait été alertée de l’existence de ce tableau, et s’est donc rendue à l’église de Henvic. Selon elle, il n’est pas impossible que ce tableau ait été effectivement peint par Yann D’Argent, mais il peut aussi s’agir d’une copie d’un autre peintre de l’époque. Seule une expertise approfondie aurait permis de le dater avec précision, et d’en découvrir la signature.

Quoiqu’il en soit, cette oeuvre aurait mérité une restauration, et un nettoyage aurait pu mettre en valeur les couleurs d’origine. La toile était encore en relatif bon état, sauf sur les bords, où la peinture était écaillée. Seul le vernis semblait beaucoup terni, et donnait cette teinte sombre à l’ensemble. Le cadre, quant à lui, semblait entièrement à refaire.

Mme Gargadennec avait fait part au Maire de l’époque, M. Paul Caroff, qui assistait à cette visite, des possibilités de subventions accordées par le Conseil Général, pour ce genre de restauration, à savoir, 50% du montant total hors taxe. Un dossier avait été ouvert.

Par le passé, on n’accordait que peu d’importance au Patrimoine, et beaucoup de choses se sont hélas perdues. Qu’est devenu depuis ce tableau?

 


Le prix de vertu à Mme Guichoux

Une grande abnégation !

Dans une monographie imprimée en 1858, concernant un discours prononcé à l’Académie Française un palmarès de prix de vertu, par MM. Frédéric Lock et J. Couly d’Aragon, sont cités des gens de différentes conditions sociales, pour des faits de bonté et de vertu. Que fit donc cette femme de Henvic pour recevoir ces éloges à l’académie Française ?

« Claudine Guichoux, femme Cléach, du village de Henvic, département du Finistère, a aussi donné l’hospitalité, dans l’humble galetas quelle occupait, à une femme âgée, malade, à qui elle ne devait rien que de la commisération. Pour la vêtir, elle s’est dépouillée de ses propres habits, pour la nourrir, elle s’est réduite aux aliments les plus grossiers. Elle l’a servie enfin pendant une maladie de treize mois, et, après l’avoir déposée dans la tombe, il lui reste de tant de soins, une infirmité douloureuse, et le mérite d’une bonne action ».

Le prix de vertu Montyon est un ensemble de prix créés à l’initiative de Jean-Baptiste Auget de Montyon et décernés par l’Académie française et par l’Académie des sciences, aux personnes méritantes.


Les loups à Henvic

Une véritable terreur

Le loup a toujours occupé une place particulière dans l’imaginaire des hommes. Il y a un peu plus d’un siècle, il semait encore la terreur dans les campagnes bretonnes.

Au moment de la Révolution Française, une prime de 50 livres était accordée par l’article 2 de la Loi du 10 messidor an 5 (28 juin 1793), à tout citoyen qui « présentait la tête d’une louve pleine ». Cette somme de 50 livres représentait une somme relativement importante, correspondant à la valeur d’une bonne vache. Un domestique agricole gagnait à peine 50 livres dans l’année.

Mais il faut attendre le 19ème siècle pour trouver des véritables traces historiques avec, à partir de 1882, des primes attribuées pour chaque animal abattu. Cette mesure a contribué à précipiter la disparition de cet animal. Il semble que les derniers loups ont disparu vers 1906, dans les Monts d’Arrée,

La toponymie locale a conservé des traces de la présence de loups à Henvic, avec notamment, un champ appelé Park ar Bleizh, à Kervor. (Le champ du loup)

A Langroaz, appelé aussi Kroaz al Lan, on évoque un souvenir tragique. Le 18 juillet 1698, un enfant de 7 ans fut tué et en partie dévoré par un loup. On inhuma ses restes dans le sol de la vieille église. L’enfant s’appelait Jean Le Tartarin, un nom étonnant à Henvic, mais qu’on retrouve dans les registres de l’Etat Civil. La même année, le 13 septembre, le loup s’attaque cette fois à une jeune fille, Françoise Le Boudier. On enterra également ses restes dans l’église de Henvic.


La minoterie du Band incendiée

Le début des mutuelles

« La minoterie Daniélou, de Henvic, vient d’être entièrement détruite par un incendie dû à un court-circuit. Les dégâts s’élèvent à 200 000F », titre le Journal La Croix, du 23 avril 1922. (N° 11994).

Comment pouvait bien être assurée cette minoterie pour ce sinistre? Etait-elle assurée à la toute nouvelle Caisse Locale des Assurances Mutuelles Agricoles créée en 1921 à Henvic ?

Les Mutuelles Communales Incendie se développent à cette époque. Le « Bulletin Trimestriel de l’Union des Syndicats Agricoles » du 15 août 1922 nous informe que « l’année 1921 fait ressortir pour l’ensemble de la France, un accroissement sensible du montant des valeurs assurées par les soins de la Caisse Centrale des Assurances Mutuelles Agricoles, branche incendie et aussi des Caisses Locales ». « Au cours de l’année 1921, 198 caisses nouvelles ont été fondées ».

« La Caisse Régionale de Bretagne dont le siège est à Landerneau, à l’Office Central des Œuvres Agricoles, comprend le Finistère, avec 70 caisses locales, la Loire Inférieure, avec 14 caisses, le Morbihan, avec 13 caisses, les Côtes du Nord, avec 7 caisses, la Vendée, 3 caisses, soit en tout 116 caisses locales au 31 12 1921. C’est durant cette année là que la Caisse locale de Henvic est fondée, ainsi que celles de Dirinon et de Ploudiry.


Les naufrages et évènements de mer à Henvic

Un lourd tribu à la mer

Si la mer a été une source de vie pour les populations vivant près des côtes, grâce à la pêche, au goémon, ou encore au trafic maritime, elle a aussi souvent été cruelle.

La chapelle Ste Marguerite, bien tranquille maintenant, au Pont de la Corde, n’a pas connu que des jours heureux. De vieilles complaintes répertoriées à la Bibliothèque Nationale racontent de douloureux épisodes où elle servit de chapelle funéraire à la suite de naufrages. Dans « Ar Skaff Nevez », une complainte chantée par Louisia Herviou, en 1851, est raconté le naufrage, en face de Carantec, le 26 février 1693, de la barque de François Guillou, de Kervor. Ce fut une terrible catastrophe au cours de laquelle périt une grande partie de la jeunesse henvicoise qui s’était embarquée pour « faire le goémon ». Dix huit corps furent retrouvés sous les champs de Keriven, et déposés dans la chapelle, avant qu’une charrette ne les emporte à Henvic pour y être mis en terre. Un autre chant tout aussi triste, « Anna ar Chapalan », datant de la même époque, raconte un autre fait semblable. Qu’importait le temps qu’il faisait, il fallait aller chercher ce goémon pour fertiliser le sol, « pour payer le pain que nous avons déjà mangé »…

Le 26 mars 1751, une gabare de Henvic fait naufrage du côté de Roscoff, et perd 5 hommes. Quatre ans après, en 1755, 11 hommes sont noyés dans un autre naufrage. La même année, neuf hommes et trois femmes sont encore noyés.

La création des stations de sauvetage a permis de secourir ces marins en perdition. La station de Roscoff a été fondée en 1866. Le premier canot de sauvetage s’appelait l’Armand-Béhic, un canot à avirons et voiles. Le 12 décembre 1897, a eu lieu le baptême du deuxième canot de la station, le «Commandant Philippes de Kerhallet», également à aviron et voile. Il faut attendre 1958, pour voir arriver le premier canot à moteur.

Le « Phénix », une gabare de Henvic

Le soir du 12 février 1914, la gabare « Phénix », de Henvic, sombre lors d’une violente tempête dans les parages de Sainte-Anne près de la pointe de Pempoul et le bateau de sauvetage de Roscoff, le « Commandant Philippes de Kerhallet », récupère les six marins sur les rochers des Vernes. Les marins du « Phénix » avaient eux-mêmes sauvés deux marins lors du naufrage d’une autre gabare 5 ans auparavant, le 12 février 1909.

Un rapport des Stations de Sauvetage raconte ce sauvetage. « Le 13 février 1909, à Roscoff, vers une heure de l’après midi, un riverain de Ste Barbe vint hors d’haleine, annoncer qu’une gabare venait de sombrer près de la bouée de la Basse de Bloscon. Immédiatement on s’est précipité à la Maison Abri, les portes ont été ouvertes, et les canotiers présents, aidés de la population, se sont attelés au chariot, et l’ont traîné sur une distance de 500 mètres, la mer étant basse à ce moment.

Quinze minutes après, le «Commandant Philippes de Kerhallet» était lancé. Pour le faire flotter, les hommes allèrent jusqu’au cou, et les canotiers pour embarquer, avaient de l’eau jusqu’au ventre, avec une température de zéro. Nos marins firent force rame, et une demi heure après, malgré la mer creuse et déferlante, ils se trouvaient sur le lieu du sinistre.

Sur ces entrefaites, la gabare « Phénix », de Henvic, qui faisait du goémon à Ty Saozon, eut connaissance du naufrage. Bien qu’ayant trois ris, mais se trouvant au vent, elle arriva 20 minutes avant notre canot, et eut le bonheur de sauver deux hommes de l’équipage. Malheureusement, un troisième s’était noyé. Cherchant ce troisième matelot, les gabariers firent signe à nos canotiers de se diriger sur un objet qui surnageait, et semblait un homme. Les canotiers s’en emparèrent, malheureusement ce n’était que la capote et un peu plus loin le pantalon ciré dont l’un des naufragés s’était débarrassé.

Après être resté une heure à faire des recherches, le patron Le Mat est rentré à trois heures se mettre à l’abri. Il faisait un coup de vent de N-E très violent, la mer brisait à chaque lame. Le canot a passé la nuit dans le port, et a été rentré ce matin sans avaries.

Mais 5 ans après, le 12 février 1914, à 19 heures, après un cyclone extrêmement violent du sud ouest, accompagné de tonnerre, d’éclairs, de pluie et de grêle, on signale par téléphone de St Pol de Léon, qu’une gabare, sur laquelle se trouvent 6 hommes est en danger dans les parages Ste Anne, Pempoul, petit port de St Pol. Il s’agit du Phénix.

Aussitôt, le canot « Commandant Philippes de Kerhallet » est mis à la mer par un temps très noir. Le vent et le courant étant contraires, il se dirige à l’aviron, en longeant la terre, vers le lieu du sinistre, qu’il atteint vers 20h30.

N’étant pas informés de l’endroit exact de la gabare, les canotiers explorent la côte, et dans l’obscurité, aperçoivent à une distance de trois longueurs de bateau, une péniche sortant de la baie de Pempoul et se dirigeant vers les « Vernes », puis ils entendent des appels qui partent de cet îlot. Le canot se lance dans cette direction, et prend les précautions usitées en pareil cas, pour accoster au rocher. Mais pendant ce temps, l’embarcation de Pempoul ne tient pas compte du ressac, l’aborde, et recueille à son bord les naufragés.

Ce sont les 6 hommes de la gabare « Phénix » de Henvic, sombrée dans l’ouragan de 4 heures, et qui ont débarqué sur cette roche au moyen de leur canot.

La péniche regagne Pempoul, son port d’attache, où elle débarque les gabariers, et notre canot revient à Roscoff.

Le vent a sauté au Nord-Ouest dans un grain. Il y a un bon bord pour une partie de la route. Le patron Le Mat fait hisser la misaine, et le canot navigue à la voile jusqu’à la Pointe de Bloscon. Puis on arme les avirons, et on rentre à Roscoff à 22heures 45. L’eau manquant au port, le canot est affourché à triples à amarres pour passer la nuit. Il est rentré le lendemain dans son abri sans avarie ».  Le rapport est signé du président du Comité Local, Salaun, Capitaine au long cours

 Le sauvetage de la Catherine

Extrait des annales du sauvetage Maritime (Paris) 30 juin 1922 Source : Bibliothèque nationale de France.

Le 12 avril 1922, la « Catherine », une autre gabare de Henvic, surprise par une tempête à Benven dans les parages de l’Ile de Batz, doit être abandonnée par son équipage qui fut sauvé par le même bateau de sauvetage.

« Le temps était relativement beau le matin. A midi, le vent commença à fraîchir et augmenta rapidement au flot. Tous les bateaux du port étaient sortis et durent rentrer. Le bateau goémonier « Soisic » se trouvait à Ty Saozon. L’équipage essaya d’appareiller, mais le vent était contraire et soufflant en tempête, il se trouva rafalé, à proximité des cailloux.

A 4 heures, le marin pêcheur Henri Cocaign vint prévenir M. Craignou, secrétaire trésorier, que le bateau faisait des signaux, et demandait du secours. A ce moment, nos canotiers rentraient au port. Aussitôt le « Commandant Philippes de Kerhallet » fut lancé et fit route sur l’îlot. Par mesure de précaution, le patron Le Mat mouilla l’ancre, et accosta le Soisic. Les goémoniers, au nombre de 4, abandonnèrent leur bateau et embarquèrent à bord de notre canot qui se dirigea sur la pointe de Bloscon où une gabare était mouillée depuis deux heures. C’était la Catherine, de Henvic, qui, surpris par la tourmente à Benven, (Ile de Batz), regagnait son port d’attache quand, par le travers de Carantec, sa voilure manqua ; elle dut fuir devant l’ouragan et venir mouiller à l’abri de la terre de Roscoff.

Le patron Le Mat demanda aux hommes qui étaient à bord ce qu’ils comptaient faire. Ils lui répondirent sans hésiter qu’ils quittaient la gabare pour rentrer avec le canot de sauvetage. Comme toujours, nous n’avons qu’à nous louer de nos canotiers. Le canot a été remisé immédiatement à son retour, c’est à dire à 6 heures. Signé Ollichon, chef mécanicien de la marine de commerce en retraite, Président du Comité de Sauvetage.

Un noyé au Pont de la Corde

Le journal Ouest Eclair du premier mars 1932 raconte qu’on a trouvé sous le Pont de la Corde, à Plouénan, le cadavre de M Corentin Cadiou, trépané de guerre, domicilié à St Pol de Léon. La mort est due à une congestion.

 Le naufrage de la « Marie Louise » le 8 septembre 1936

Sous le tire « Tempête sur nos côtes », le journal « Ouest Eclair » raconte comment, un goémonier, « La Marie Louise », après avoir erré toute une nuit, se brise sur les rochers près de Morlaix, Deux marins sont portés disparus. Le goémonier appartenait a Iffig et Jean de Kerral. Surnommé «Karrigel Kallot», ce bateau allait régulièrement y chercher du goémon.

La « Marie-Louise » fit naufrage au Diben le 8 septembre 1936. Deux hommes furent noyés, Jean Marie Le Gall, et Francis Tanguy, de Kerral Vian.

« Ce matin. vers 3 h. 80. les habitants de Samson étaient réveillés par des cris provenant du large. Ils se rendirent sur la plage, où abordait un nageur épuisé. Cet homme venait de franchir les 500 m. qui séparaient la plage d’un rocher sur lequel on distinguait des formes humaines. C’étaient les passagers de la Marie-Louise, goémonier de Carantec. qui. après avoir fui toute la nuit devant la tempête. était venu se briser contre les récifs de Samson. Le patron de la barque. M. Kerrien. de Hcnvlc. avait réussi a regagner le bord a la nage. Immédiatement le sauvetage lut organisé. sous la direction de M. Bramoulé qui recueillit les naufragés dans son bateau. Les rescapés reçurent l’hospitalité chez M. Cotty, propriétaire de l’Hôtel des Roches-Jaunes.

Dimanche, vers 18 h. 30, la « Marie-Louise », un goémonier de 10 mètres, jaugeant 8 tonnes. appartenant à M. Kerrien, de Henvic, quittait Roscoff où elle venait de se ravitailler en essence. Il y avait å bord des touristes embarqués à Carantec, deux hommes, deux femmes, et deux enfants. L’équipage se composait du patron et de deux jeunes matelots: Francis Tanguy et Jean Marie Le Gal. Le temps s’était beaucoup assombri. Un grain s’annonçait quand la « Marie-Louise » prit le large. La brise se mit å fraichir et bientôt le bateau fut pris dans la nuit et la tempête. Comme il manœuvrait de façon å tenir tête à une mer démontée, dans la pluie et les ténèbres, un des matelots tomba a la mer. Son camarade sauta dans la chaloupe pour lui porter secours. Mais le vent entraîna le canot vers le large et les deux embarcations se perdirent de vue rapidement. Resté seul de l’équipage le patron continua de guider la « Marie-Louise », essayant de gagner la plage de Samson. Comme il approchait, une rafale brisa le gréement. M. Kerrien tenta alors de mettre le moteur en marche. Mais le moteur ne fonctionnait plus. Poussé par le vent et la marée, le bateau alla se fracasser contre les rochers. Par bonheur. les écueils étaient encore assez découverts et les naufragés parvinrent à se hisser. Ils alertèrent les habitants par leurs cris, tandis que M. Kerrien n’hésitait pas à aller chercher du secours å la nage. La situation était critique, car la marée montait et menaçait de les submerger. Les passagers et le patron de la Marie-Louise furent recueillis. mais on n’a encore aucune nouvelle des deux matelots, dont l’un, Jean Marie Le Gall,est marié et père de deux enfants. Le préfet maritime de Brest a été averti et M. l’administrateur maritime du quartier de Morlaix, accompagné de M. Lesquin et du garde maritime, s’est rendu immédiatement à. Samson, aux fins d’enquête.


Le prix Cognacq Jay au facteur de Henvic

Une famille nombreuse

Le journal « Ouest Eclair » publie le 28 décembre 1925, cet article concernant un facteur de Henvic.

« La famille Alexis Guillou vient de se voir attribuer un prix de 10 000 Francs de la fondation Cognacq Jay. M. Alexis Guillou est facteur rural à Penzé, chargé de la distribution dans la commune de Henvic. Il jouit de la sympathie générale. Durant la guerre, il a fait son devoir avec un beau courage, ainsi qu’en témoignent la médaille militaire qu’il a gagnée le 22 août 1914 et la citation suivante que lui accordèrent ses chefs en cette même occasion : «Guillou Alexis Marie, bon soldat, grièvement blessé à son poste de combat ».

Mais M. Guillou ne fait pas moins son devoir comme citoyen et père de famille. Il vient de remporter le prix Cognacq Jay, réservé aux jeunes ménages qui ont déjà 5 enfants à l’âge de 35 ans. Il en a huit, lui ! Car une petite fille Hélène, lui est née le 7 novembre dernier.

Au lendemain de la première guerre mondiale, M. Ernest Cognacq, un commerçant parisien, et son épouse Marie-Louise Jay décident d’apporter une aide financière aux familles nombreuses, pauvres ou ne disposant que de faibles ressources. L’Académie Française se voit confier la charge de répartir les dons. A partir de 1920, cette aide est attribuée à une seule famille par département. Les parents doivent être nés français, vivants, ne pas être séparés et avoir au moins 9 enfants du même lit. Le montant du prix s’élève à 25.000 francs. En 1922, M. et Mme Cognacq-Jay guidés avant tout, par la pensée de voir constituer les grandes familles par des parents jeunes, décident de constituer une nouvelle aide destinée aux jeunes ménages dont les parents, nés français, vivants, non séparés, ayant au moins 5 enfants du même lit, et qui ne soient pas âgés de plus de 30 ans au 1er janvier de l’année du concours. Le montant du prix s’élève à 10.000 francs.

En 1906, le bourg de Penzé constitue une agglomération plus importante que Taulé, le chef lieu dont il dépend. Le bulletin archéologique de cette date décrit les gabarres transportant sable, céréales, engrais maritimes, ses hôtelleries, minoteries, ses foires célèbres… ainsi que la Poste et la Gendarmerie qui s’y trouvaient. Ce n’est que plus tard que ces services seront transférés à Taulé.


Faits divers à la Belle Epoque

La presse en a parlé !

La lecture de la presse locale nous apporte souvent des éléments sur la vie de nos aïeux, au travers des faits divers, et des anecdotes.

Le journal quotidien régional « Ouest-Éclair » était le prédécesseur d’Ouest France, qui l’a remplacé après la Libération. Il sera publié à Rennes, de 1899  à 1944.  couvrant tout l’Ouest de la France. Il fut créé par un prêtre breton, l’abbé Félix Trochu, et un avocat, Emmanuel Degrées. Ce journal chrétien faisait preuve d’une sensibilité sociale répubicaine.

En 1880, paraît le premier numéro de « La Croix », sous la forme d’une revue mensuelle. La première parution du quotidien date du 16 juin 1883.

Un courageux enfant

Dans un article du journal La Croix, du 9 octobre 1894, il est mentionné que dans la liste des récompenses décernées par le Ministre de la Marine, » pour actes de courage et de dévouement, des témoignages de satisfaction », sont attribués à François Marie Herri, un écolier de 13 ans, de Henvic, pour le sauvetage d’une petite fille.

Une épidémie de variole en 1903

Un article du journal Ouest Eclair dur 8 novembre 1903, évoque une épidémie de variole sévissant à Roscoff, où il y aurait 44 cas, et à Henvic, et ayant dit-on fait son apparition à St Pol de Léon, nous ne saurions trop recommander à nos concitoyens de la ville et des environs, de se faire vacciner, ou revacciner. On sait en effet que le vaccin n’a d’efficacité que pour une dizaine d’années.

Un accident de voiture en 1905

Un article du journal Ouest Eclair du 23 novembre 1905 relate un accident de la circulation, dans le bourg. « Une femme de Henvic a été renversée par la voiture d’un boucher de Morlaix, qui traversait le bourg à vive allure. Les roues du véhicule lui passèrent sur le corps. Sérieusement blessée, elle a été transportée à son domicile, où elle a reçu les soins du Docteur Servet, de St Pol de Léon. Vu son grand âge, elle a plus de 60 ans, on craint une issue fatale.

1905

Quelle pouvait donc être la vitesse considérée comme excessive de cet ancêtre de l’automobile en 1905? On peut noter aussi que l’espérance de vie a bien augmenté depuis ce temps!

Vol de poules et de lapins en 1905

L’image du « voleur de poules » fixée dans l’imaginaire rural est devenu un stéréotype. Mais avant que l’on puisse acheter son poulet au supermarché, chacun avait son petit poulailler, ce qui pouvait attirer les convoitises, et pas seulement des renards! Ce n’était aps encore ce qu’on appellerait du « grand banditisme », mais le journal Ouest Eclair du 15 décembre 1905 signale « qu’une bande de malfaiteurs a visité les poulaillers et clapiers de Mme Bohic, garde barrière au passage à niveau n° 13, sur la ligne de Roscoff à Morlaix, et de M. Goasguen, de Kervor, à Henvic. Ils ont fait main basse sur un certain nombre de poules et de canards ».

 Au tribunal, en 1908

Quel pouvait être l’objet du litige? Le journal Ouest Eclair du 16 juin 1908 relate une séance au tribunal sous le titre: « Entre oncle et neveu ». « Le 10 courant, M. Yves Bohic, âgé de 53 ans, cultivateur à Henvic, ramenait péniblement des champs, ses vaches à l’étable. Chemin faisant, il fit la rencontre d’un sien neveu, Yves Briand. Il se souvint alors d’une querelle de cabaret qui avait éclaté quelques jours auparavant entre eux. Les rancoeurs mal éteintes se rallumèrent, les griefs s’accentuèrent. Les coups devaient arriver fatalement. Bohic terrassa son neveu et lui prouva à grand renfort de poings, l’excellence de sa cause. Le tribunal le condamne à 25Francs d’amende, et lui accorde le sursis ».

La Foire Froide de St Pol de Léon en 1909

Les racines de cette Foire Froide se perdent dans la nuit des temps, et comme en maints endroits, il faut remonter au Moyen Age pour trouver les traces de cette foire d’automne, qui était pour les gens des bourgs environnants, une occasion de faire quelques achats avant l’hiver. Maintenant, la fête foraine a pris le relai… Le journal Ouest Eclair du 18 novembre 1909 évoque le succès de cette foire. « Quoique la plupart des marchands d’oignons ne soient pas encore revenus d’Angleterre, la Foire Froide a encore obtenu cette année un grand succès ». (Les Johnnies ne rentraient en effet que plus tard, vers la fin de l’année).  » Les trains de la Compagnie Départementale ont apporté à St Pol, de nombreux jeunes gens de Plougoulm, Sibiril, Cléder, et Plouescat, cependant qu’arrivaient à pied, ou dans des voitures, nos voisins de Roscoff, de Carantec, et de Henvic ». (Noter qu’à cette époque le Pont de la Corde n’existait pas encore. Il fallait soit prendre le bac, soit faire le tour par Penzé). Les forains sont enchantés de leur recette, et les aubergistes n’ont pas à se plaindre.